Guerre civile. Ces deux mots font frémir. Ceux qui osent les prononcer sont immédiatement soupçonnés de la souhaiter. Ceux qui osent l’annoncer, immédiatement accusés de l’alimenter. Pourtant, à bas bruit, combien de Français les ont déjà utilisés pour exprimer leur angoisse de l’avenir ?
La guerre civile est l’une des formes les plus horribles de la guerre. Elle est celle qui oppose dans une lutte armée des groupes religieux, ethniques ou politiques appartenant au même pays. Elle est celle qui divise et tue jusque dans les mêmes quartiers, les mêmes rues, les mêmes immeubles. Cette ombre plane sur l’avenir de la France pour beaucoup de Français. Elle est dans tous les esprits mais sur aucune des langues officielles. Quand elle est évoquée, c’est toujours par circonvolution. «Aujourd’hui, on vit côte à côte. Moi je crains que demain, on vive face à face» disait pudiquement Gérard Colomb en quittant le ministère de l’Intérieur.
Quand on regarde, sidérés, les images des violences urbaines et des émeutes tournant en boucle sur les chaînes d’information depuis plusieurs dizaines d’heures, cette ombre évanescente devient soudainement une perspective réelle. Les médias ont beau parler d’incidents, de «colère légitime», l’évidence ne peut être dissimulée : toutes les conditions de la guerre civile sont en train d’être réunies sous nos yeux.
Ces soirs et ces nuits de juin, partout en France, les Français assistent, en direct, aux conséquences cumulées de l’immigration de masse, de l’offensive islamiste, du laxisme judiciaire, du recul de l’État, de la faillite de l’éducation, de la soumission de nos gouvernants. La mort dramatique de ce jeune homme, dont la justice devra bien entendu établir les responsabilités dans la sérénité et la célérité, n’est qu’un prétexte. Soyons-en sûrs, si un jour nous devions vivre la tragédie d’une guerre civile, elle débutera certainement par une émeute semblable à celle qui se déroule sous nos yeux. Comme en 2005, comme aujourd’hui, un décès sera le prétexte à des émeutes devenues incontrôlables.
Chaque fois que l’État recule devant un mortier d’artifice, une grenade d’agression, un fusil à pompe, un commissariat qui brûle, c’est un pas de plus vers la guerre civile.
Quand ces bandes de voyous survoltés par des décennies d’impunité, forts de leur nombre grandissant, sortiront les armes cachées dans les caves, quand il n’y aura plus seulement des centaines mais des milliers de territoires perdus, alors les forces de l’ordre et les pompiers seront submergés, alors l’État sera dépassé. Ils ne pourront plus faire face et arrivera le moment de bascule : les citoyens décideront de se protéger eux-mêmes car ils ne supporteront plus de regarder sans bouger leur voiture brûlée, leurs services publics attaqués, leurs commerces pillés, les policiers agressés, leur pays humilié.
Chaque fois que l’État recule devant ces guérillas urbaines, c’est une marche de plus vers la guerre civile ; chaque fois que l’État recule devant un mortier d’artifice, une grenade d’agression, un fusil à pompe, un commissariat qui brûle, c’est un pas de plus vers la guerre civile ; chaque fois que l’État recule devant un policier agressé, le trafic de drogue ou l’importation d’armes, c’est une marche de plus vers la guerre civile ; à chaque fois que l’État recule dans les agressions de pompiers, devant le drapeau national déchiré, devant la haine de l’uniforme, devant l’intifada des banlieues, les «Allah Akbar» et les «morts aux Juifs», c’est un pas de plus vers la guerre civile ; chaque fois que l’État recule devant les mosquées clandestines, les prêches de haine, les réseaux salafistes et les revendications communautaristes du hallal et du voile, c’est une marche de plus vers la guerre civile.
Et le problème, c’est que l’État ne fait que reculer depuis quarante ans. Oui, les émeutes de l’été 2023 sont pires que celles de l’automne 2005 et celles de demain seront pires que celles d’aujourd’hui.
S’il faut jeter l’honneur de nos policiers en pâture, fouler aux pieds l’État de droit, déverser encore quelques milliards, s’autoflageller sur notre passé français, ils feront tout, tout pour gagner quelques mois ou quelques années d’apaisement avec les cités.
D’abord, parce qu’aucune leçon n’a été tirée depuis : au moins quatre millions de nouveaux immigrés sont entrés sur notre sol, le clientélisme des élus avec les islamistes s’est accéléré comme jamais, la police et la gendarmerie n’ont pas reçu les moyens d’être respectées, la justice est exsangue, les prisons surpeuplées, des milliards ont été déversés à l’aveugle pour acheter provisoirement la paix sociale et, in fine, nourrir la guerre des territoires.
Ensuite, parce que nos gouvernants sont prêts à toutes les lâchetés pour ne pas avoir à affronter les conséquences de leurs politiques. S’il faut jeter l’honneur de nos policiers en pâture, fouler aux pieds l’État de droit, déverser encore quelques milliards, s’autoflageller sur notre passé français, ils feront tout, tout pour gagner quelques mois ou quelques années d’apaisement avec les cités. C’est exactement ce qu’a fait Emmanuel Macron. Pendant que la France brûle, le président de la République, a méprisé l’indépendance de la justice et la présomption d’innocence sans retenue. Des consignes de non-intervention de nos forces de sécurité ont été discrètement passées.
Enfin, 2023 est bien plus grave que 2005 car, pour la première fois de notre histoire contemporaine, un parti politique tout entier a pris le parti des voyous, des racailles et des émeutiers. En vingt ans , la gauche a définitivement abandonné Jaurès et Clémenceau. Jean-Luc Mélenchon et ses séides ont choisi leur camp, celui du désordre et de la violence contre les honnêtes citoyens. Ils soufflent sur les braises, insultent nos policiers, encouragent le chaos. Ils nous ont dénié le droit de pleurer Arnaud Beltrame, Lola et les enfants innocents d’Annecy mais se vautrent aujourd’hui dans la récupération la plus grossière.
Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, je ne veux pas de cette guerre civile. Contrairement à Emmanuel Macron, je ne veux pas contribuer aux causes de cette guerre civile. Leurs insupportables platitudes de plateaux sur l’appel « au vivre ensemble» ne suffiront pas.
Avec Éric Zemmour et Reconquête!, rejoints par des responsables des Républicains, nous avons demandé la mise en place immédiate de l’état d’urgence pour protéger les Français face aux émeutiers. Il faudra beaucoup plus, bien sûr, pour s’attaquer aux origines du mal et éviter la guerre civile qui se rapproche.
Nous avons la constance et la lucidité du constat, nous avons les solutions pour mettre fin à l’immigration, éradiquer l’islamisme, réarmer notre justice, rééduquer notre jeunesse et redonner la France à aimer, nous avons le courage et la volonté pour tout changer. Mais les heures passent et nous rapprochent de cette guerre civile que nous redoutons tant. Notre devoir de responsables politiques est de tout faire pour l’empêcher.