Tribune – Il faut arrêter et interner administrativement d’urgence tous les islamistes fichés S

Publié le 4 décembre 2023 sur FigaroVox

Après l’attaque au couteau perpétrée à Paris par un islamiste connu des services de renseignements, la tête de liste aux élections européennes de Reconquête ! réclame l’arrestation préventive de tous les fichés S. Une mesure qui pourrait se faire en conformité avec le droit, assure-t-elle.

À chaque attentat islamiste, je suis révoltée. Révoltée de voir ce qui autrefois s’appelait la puissance publique, transformée en commentaire public de l’inaction, révoltée d’écouter ceux qui ont provoqué cette situation continuer de faire la leçon. Faute de courage et de convictions, ils ont abandonné notre peuple à un destin cauchemardesque : celui de se faire assassiner parce que policier, parce que spectateur d’un concert, parce que prêtre, parce que Juif, parce que professeur, parce que paroissien, parce que jeune fille insouciante en gare, parce que touriste admirant la tour Eiffel. À chaque fois, je regarde mes filles et je sais le monde qui les attend si rien ne change.

Le coupable n’est ni l’«ultradroite», ni la psychiatrie, ni la fatalité. Le responsable, à chaque fois, porte le nom de l’immigration, de l’islamisme, du laxisme judiciaire, de la sécession culturelle, de la haine de la France et du mécréant, de l’aveuglement et de la lâcheté.

L’attentat du Thalys en 2015 ? Ayoub El Khazzani, fiché S pour radicalisation. Le massacre du Bataclan en 2015 ? Ismaël Omar Mostefaï, fiché S. L’assassinat du père Hamel en 2016 ? Adel Kermiche et Abdel Malik Nabil-Petitjean, fichés S. La tentative d’attentat sur les Champs-Élysées en 2017 ? Adam Lotfi Djaziri, fiché S. Le terroriste de l’Opéra en 2017 ? Khamzat Azimov, fiché S. L’attentat du marché de Noël de Strasbourg en 2018 ? Chérif Chekatt, fiché S. L’assassinat de Dominique Bernard en octobre 2023 ? Mohammed Mogouchkov, fiché S. L’attentat de la tour Eiffel, ce samedi ? Armand Rajabpour-Miyandoab, fiché S.

Naturalisé en 2002, ce dernier avait déjà effectué quatre années de prison pour un projet d’attentat, il était en contact avec les terroristes qui ont assassiné le couple de policiers de Magnanville, le père Hamel et Samuel Paty, sa propre mère avait averti les services spécialisés à la fin du mois d’octobre… Et donc ? Et donc rien. Il était libre.

Nos 4900 agents de la DGSI, qui font un travail remarquable, ne sont pas en capacité matérielle de surveiller jour et nuit les quelque 5 000 islamistes fichés.

Si nous avions été écoutés depuis des années sur la réduction drastique de l’immigration légale, l’intransigeance vis-à-vis des flux clandestins et le durcissement de l’obtention de la nationalité, nous n’en serions probablement pas là. La situation est devenue trop grave. Nos 4 900 agents de la DGSI, qui font un travail remarquable, ne sont pas en capacité matérielle de surveiller jour et nuit les quelque 5 000 islamistes fichés. D’ici 2023, 153 détenus islamistes vont sortir de prison et le gouvernement a rapatrié en France des dizaines d’islamistes partis en Syrie, grossissant ainsi les rangs de la menace.

Je demande solennellement au président de la République d’imposer une mesure forte et urgente : l’arrestation immédiate et l’internement administratif de tous les islamistes fichés de France, au nom du principe de précaution et de la protection des innocents, le temps d’évaluer leur situation et d’apporter une réponse individuelle à chaque cas.

J’ai écouté Gérald Darmanin dimanche soir sur TF1. Il s’est dit ouvert à toutes les propositions. J’ai écouté Manuel Valls qui demandait hier que « notre démocratie se donne dans sa législation des moyens exceptionnels, et notamment l’internement d’office de prévention par rapport au danger ». Je réclame donc l’application de cette mesure dérogatoire au droit commun pour les 5 100 islamistes radicaux en « suivi actif », selon les propres chiffres du ministre de l’Intérieur, qu’ils soient étrangers, clandestins ou Français.

Nous pouvons nous appuyer sur l’article 15 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui spécifie qu’en « cas de guerre ou en cas d’autre danger public menaçant la vie de la nation, toute Haute Partie contractante peut prendre des mesures dérogeant aux obligations prévues par la présente Convention, dans la stricte mesure où la situation l’exige ». Nous sommes en guerre et le terrorisme islamique constitue un danger public exceptionnel.

Afin d’exercer un contrôle judiciaire à cette détention, cette dernière pourrait être contrôlée par un juge des libertés ou par une Cour de sûreté de l’État composée de magistrats, voire de parlementaires en complément, sur le modèle de celle que créa, en son temps, le général de Gaulle et qui exista en France de 1962 à 1981 pour juger les crimes et les délits portant atteinte à la sécurité nationale.

Une fois arrêtés et internés, les islamistes radicaux seraient expulsés s’ils sont étrangers légaux ou clandestins, déchus de leur nationalité s’ils sont binationaux, emprisonnés ou libérés avec suivi s’ils sont Français, après examen judiciaire au cas par cas de chaque situation. Pour les plus dangereux, ce sera donc la prison ou l’expulsion.

Je tiens d’ailleurs à rappeler à tous les spécialistes du renoncement et aux hurleurs publics du fatalisme que de telles mesures d’internement préventif existent déjà dans le droit français en cas d’hospitalisation d’office, de détention provisoire, de rétention de sûreté ou d’assignation à résidence. Comme le disait Arno Klarsfeld, dès 2015, « cette solution est raisonnable, une base légale existe et elle serait une option efficace pour endiguer l’islamisme radical qui cherche à submerger notre mode de vie et à détruire nos droits et libertés ».

Je demande avec gravité à Emmanuel Macron et à son ministre de l’Intérieur de tourner le dos à l’impuissance et de stopper la longue liste des morts et des blessés victimes de l’islamisme.