« 1000 ans de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, la France est toujours la fille aînée de l’Église ! »

FIGAROVOX/TRIBUNE – Les vice-présidents de Reconquête! rendent hommage à la « Merveille de l’Occident », symbole exceptionnel de l’Histoire de France, qui fête cette année son millénaire.

Nous nous sommes rendus sur ce lieu de pèlerinage où flottait, un an plus tôt, le millier de drapeaux français venu saluer le discours d’Éric Zemmour. Nulle réunion publique autre que celle-ci n’illustre mieux l’esprit et le sens de Reconquête!. Alors que des sujets certes prégnants pour nos compatriotes, urgents parfois mais en rien fondamentaux, occupaient de plus en plus de place dans le débat de la présidentielle, nous avions voulu rappeler l’enjeu éminemment civilisationnel de cette échéance électorale. D’aucuns nous en tiennent encore rigueur, proférant à qui veut l’entendre que nous serions ainsi déconnectés des préoccupations populaires. Il serait judicieux de leur rappeler que ces préoccupations populaires ne survivront pas à la disparition de notre peuple. Jamais autant qu’aujourd’hui, le sort du vieux pays de France n’a paru aussi exposé aux vents de forces qui nous dépassent. Jamais autant qu’aujourd’hui, le peuple français n’a été aussi menacé dans son identité par les flux humains, culturels et idéologiques de la mondialisation. Jamais autant qu’aujourd’hui, il n’a été nécessaire de proclamer à la face du monde l’exception qui nous définit, et qui nous assigne devant l’Histoire à un devoir autant qu’à un droit d’exister.

Voilà ce qui avait décidé plus d’un millier de Français à se rassembler quelques heures au pied du Mont, en dépit de conditions météorologiques défavorables, pour y écouter, dans un moment où le temps semblait suspendu, le candidat Éric Zemmour, d’origine berbère et de confession juive, pur produit de la République méritocratique, qui venait rappeler avec d’autant plus de force et de sincérité les racines chrétiennes de ce pays dans lequel il avait fait souche.

Aux antipodes d’une bien-pensance moderne souvent aussi éloignée du Bien que d’une pensée véritable et libre, il entendait rendre aux institutions de ce pays leur rôle historique, celui de préserver et d’entretenir cet héritage pluriséculaire. Mais la classe politique actuelle s’y refuse obstinément ; la simple évocation de ce legs la ramène sans doute à sa veulerie et à ses renoncements.

La chrétienté a largement façonné notre culture, notre droit, notre architecture, notre littérature et nos arts.

N’en déplaise à ceux installés à la gauche de l’échiquier politique, la France n’est pas née des ardeurs de la Convention. Avant que les privilèges ne tombent, avant que la souveraineté du peuple ne soit proclamée (et si souvent bafouée), notre terre fut le théâtre d’une histoire d’au moins treize siècles, si l’on tient le baptême de Clovis pour l’avènement du royaume des Francs. Et plus encore si l’on remonte à nos ancêtres les Gaulois et à leur romanisation, creuset dans lequel s’est fondue l’aristocratie franque. Le consensus des historiens fait ainsi naître le royaume de France dans l’onction par Remi, évêque de Reims, du Saint Chrême sur le front du fier Sicambre. Née chrétiennement d’un acte chrétien, la France n’a pas attendu ses cinq républiques successives pour rayonner à la face du monde.

À écouter la NUPES, il faudrait tenir Jeanne d’Arc et du Guesclin pour des étrangers ! Là paraît au grand jour l’idéologie qui règne sur leurs consciences, et qui souhaiterait effacer de l’Histoire tout ce qui ne communie pas à ses lubies : « du passé faisons table rase »… Nous nous faisons au contraire une tout autre idée du rapport au passé, en faisant notre cette maxime de Napoléon : « De Clovis au Comité de Salut Public, je me sens solidaire de tout ! ».

Sauf à en entretenir une conception dévoyée et belliqueuse, la laïcité consiste ou devrait consister dans la neutralité philosophique et religieuse de nos institutions. « À Dieu ce qui est à Dieu, à César ce qui est à César » : il s’agit en somme d’un principe chrétien, puisé dans l’Évangile, et qui fut ensuite sécularisé.

Le Mont-Saint-Michel constitue la relique la plus saisissante du royaume chrétien qui fit notre pays.

Dès lors, il n’y a aucune atteinte à la laïcité quand on rappelle ce qui figurait auparavant pour le plus ordinaire des lieux communs, à savoir que la France, comme l’Europe toute entière, est de racines grecques, romaines, et bien sûr chrétiennes. La Chrétienté a largement façonné notre culture, notre droit, notre architecture, notre littérature et nos arts. Comment concevoir autrement ces clochers qui peuplent encore nos villages, ces Saints qui défilent dans nos calendriers, ces crèches qui fleurissent au temps de Noël ?

Le Mont-Saint-Michel constitue la relique la plus saisissante du royaume chrétien qui fit notre pays. Ce rocher miraculeux, arraché à la noirceur des fonds marins, est un mystère protégé par la puissance guerrière et la bienveillance céleste de l’archange saint Michel. Il s’épanouit depuis plus de 1000 ans, infime et sublime flèche dressée entre la mer et le ciel. Il est cet iceberg réservant pudiquement le cœur de ses entrailles au passage de l’ange. Il couronne le prospère et doux Cotentin, offrant aux étendues bleutées la puissance d’un Roi. C’est lui qui observe les alentours à travers les nuits brumeuses, jugeant le danger du regard sage et audacieux de celui qui baigne dans l’éternité.

« La France, le plus beau royaume après celui du ciel ». Si l’acclamation de Grotius est exacte, si la France est effectivement un royaume, alors il va sans dire que le Mont-Saint-Michel est son plus beau joyau.

Nicolas Bay et Marion Maréchal, vice présidents exécutifs de Reconquête!