Tribune publiée dans le magazine L’Inocrrect
Du féminisme au transgenrisme ou comment nous sommes passés de l’affirmation de la femme à son effacement.
Je suis une femme, je suis une mère. Est-il encore possible de le dire ? Est-ce que ces mots ont encore un sens, ou plutôt le même sens pour tous ?
Je croyais que le terme de femme désignait simplement un humain femelle, mais, à entendre les militants transgenres, le sexe ne serait qu’une construction sociale, une étiquette assignée à la naissance de façon arbitraire. Cette idée se traduit jusque dans la loi française qui autorise le changement administratif de sexe sans aucune condition médicale. C’est le fameux « transgenrisme » qui rendrait presque ringard le transsexualisme qui, lui, impliquait au moins de subir des chirurgies de transition.
Pour les adeptes de cette théorie du genre, je ne suis plus une femme, je suis une « personne à vulve » ou une « personne menstruée ». Charmant. J’en serais presque à regretter le qualificatif désuet de « sexe faible » quand je me vois réduite à ces qualificatifs gynécologiques.
Vous pensez que j’exagère ?
Regardez cette campagne d’information affichée partout sur nos abribus invitant nos enfants à se rendre sur le site onsexprime.fr. Ce site gouvernemental, financé par nos impôts, s’adresse aux enfants dès 11 ans et leur explique, entre autres joyeusetés, comment pratiquer une sodomie par le menu détail. Cet État qui se glisse sous la couette de nos enfants semble oublier qu’il y a encore les familles en France pour transmettre des repères moraux et affectifs ainsi que quelques idées saines sur la reproduction.
Mais surtout, l’État y relaie sans nuance la théorie du genre, ce délire idéologique, mensonger et dangereux affirmant que la nature peut vous faire naître dans le mauvais corps. Ils appellent cela la transidentité donnant des airs scientifiques à une théorie sans aucun fondement médical et qui est née, avant tout, dans les départements de sociologie…
Pour ces idéologues, même la maternité n’est plus considérée comme un apanage de la féminité et partout fleurit l’expression aberrante d’ « hommes enceints ». Voici donc des femmes voulant obstinément devenir des hommes et qui, une fois leur transition reconnue, veulent accomplir la plus féminine des fonctions : vivre une grossesse et accoucher. Allez comprendre.
Cette propagande est tellement massive dans les ministères, les grandes entreprises, les écoles, les réseaux sociaux que nous assistons à une explosion de ce phénomène.
Selon un sondage de 2020, 48% des lycéens français ne se reconnaissent pas dans les catégories hommes/femmes.
En Suède, les diagnostics de dysphorie de genre ont augmenté de 2 000 % en dix ans au point qu’en début d’année, le Conseil national de santé suédois a fait marche arrière et conclu que « les risques des traitements hormonaux sont actuellement supérieurs aux bénéfices possibles ».
Au Royaume-Uni, le nombre de filles ayant été victimes de traitements hormonaux est passé de 40 en 2009 à 1 806 en 2018, incluant même des petites filles âgées de 6 ans !
Je pensais naïvement que le rôle des parents et de la société était d’apprendre aux enfants à s’aimer tels qu’ils sont, que les malaises d’adolescents faisaient partie d’une étape normale de construction vers l’âge adulte, qu’on pouvait avoir un caractère de garçon manqué tout en étant une femme, qu’une orientation sexuelle était une pratique et non une identité, mais, manifestement, j’avais tort aux yeux des fanatiques transgenristes.
Que répondent-ils aux jeunes filles et femmes qui se sentent mal dans leur corps et leur sexualité ? « Coupez-vous les seins, prenez des hormones de synthèses au risque de l’infertilité, arrachez-vous un bout de bras pour le coller entre vos jambes et alors, faites-nous confiance, vous irez beaucoup mieux. Et, si possible, commencez tôt, avant votre puberté, pour un maximum d’efficacité. » Qu’importe l’immaturité des enfants ou les conséquences irréversibles sur leur développement et leur santé, ils deviendront alors des étendards de la cause transgenre et seront encensés dans tous les médias.
Et gare à ceux qui osent se dresser devant les merveilleuses perspectives de ce nouveau monde !
Je pense à ce père emprisonné au Canada pour avoir refusé d’injecter de la testostérone à sa fille mineure et de l’appeler par un pronom masculin. Je pense à Geneviève de Fontenay, ancienne présidente du comité Miss France, poursuivie devant la justice pour « transphobie ». Son crime ? Avoir dénoncé la possibilité pour des candidats transgenres de concourir.
Nous touchons du doigt notre sujet. Cette idéologie transgenre est devenue l’ennemi des femmes.
Comprenez bien, si vous êtes une femme biologique, vous ne serez pas autorisée à concourir si vous avez subi la moindre petite opération de chirurgie plastique, en revanche si vous êtes une « femme » transgenre intégralement refaite, vous serez plus que bienvenue comme aspirante Miss France.
Si vous êtes une sportive de haut niveau, qui vous êtes battue des années durant pour atteindre l’excellence, vous devrez accepter que tous vos sacrifices soient balayés en acceptant de concourir avec des hommes reconnus comme femmes; comme cet athlète « femme trans » (« noire » et « musulmane » prend le soin de nous préciser France Culture) qui a gagné une compétition d’athlétisme départementale atteignant alors la 58e place mondiale dans la catégorie féminine, là où il n’était que 980e au niveau national chez les hommes…
Si vous êtes une femme pudique, prenez sur vous, vous devrez partager vos toilettes avec des hommes, comme dans ce collège de Seine Saint-Denis où des toilettes « mixtes » ont été récemment inaugurées par les élus locaux. Plusieurs viols ont été commis à l’étranger dans ce genre de toilettes « neutres », mais ce sera le prix à payer de l’ « inclusion ».
Même drame dans les prisons où un homme écossais affirmant être une femme a profité de son incarcération pour violer plusieurs détenues alors que lui-même avait été condamné pour viol…
Mais qu’importe, la lutte contre les violences faites aux femmes est devenue secondaire pour les néo-féministes. Dorénavant le combat central est de s’assurer que les « femmes à pénis » puissent avoir exactement le même traitement que les femmes biologiques et pour se faire, rien de mieux que des drag queens pour lire des contes à nos enfants.
Jadis, le féminisme consistait à défendre l’égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes, désormais sa version contemporaine s’évertue à effacer les femmes, à nier leur singularité derrière un « neutrisme » dont elles sont les premières victimes.
« En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire », prophétisait Georges Orwell.
Alors, commençons par rappeler une vérité toute simple : une femme est un humain femelle.