Discours – Rassemblement en hommage à Samuel Paty et contre l’offensive islamique à l’École

Qui eût cru par le passé, qu’en France en 2022, des Français  auraient eu à se réunir pour rendre hommage à un professeur, Samuel Paty, décapité pour avoir simplement voulu enseigner ce qu’est la liberté d’expression à ses élèves.

Cet acte barbare nous touche profondément, non seulement car il a ôté la vie d’un innocent de la façon la plus sauvage qui soit, mais aussi parce qu’il frappe notre cœur de Français et d’Européen.

Il menace la liberté de pensée, et son corollaire la liberté d’expression ; des libertés consubstantielles de notre civilisation.

Nous les héritiers des forums et agoras, places d’échange, de commerce et de débat au sein des cités des antiques.

Nous les enfants de l’école de Platon, la fameuse « académie » qui désignait alors un lieu de confrontation intellectuelle.

Nous les adeptes de la disputatio, la libre discussion des idées.

Nous les héritiers de la Renaissance et des lumières.

La liberté de pensée et d’expression fait partie de notre âme française. Ce sont des « attitudes mentales qui nous sont propres : l’honnêteté intellectuelle, le sens de l’exactitude et de la vérité objective, le goût d’apprendre, la visée encyclique, le refus absolu de l’argument d’autorité » comme le résume si bien le philosophe Philippe Némo.

C’est ce qui a fait notre génie scientifique, c’est ce qui nous pousse au refus absolu d’un quelconque délit de blasphème. Et c’est une croyante qui vous le dit.

L’école a pour mission de former des hommes libres, libres de réfléchir et penser par eux-mêmes forts de leurs savoirs et de leurs connaissances, des citoyens aptes à exercer leur droit de vote avec clairvoyance.

Cette exigence ne peut être atteinte si des professeurs se censurent, si des sujets sont tabous, si la croyance religieuse interdisent le débat, si la menace physique plane quand un désaccord survient, si certains font fi de la règle commune.

Accepter le « pasdevaguisme » qui domine dans l’école depuis tant années, se résigner au silence et à la soumission, refuser de nommer les choses, ce n’est pas seulement créer les conditions du communautarisme à l’école, c’est renier une partie de nous-mêmes.

Le défi est immense, car il faut garantir le respect de la loi et de la laïcité mais surtout y faire adhérer le cœur des élèves. Quand 88% des lycéens musulmans affirment supporter l’autorisation du port des signes religieux à l’école, nous ne sommes pas face à un simple problème scolaire, mais face à un problème de société, un problème de démographie, d’immigration et face un défaut majeur d’assimilation. Si nous continuons de la sorte, qu’en sera-t-il dans dix ans ?

Alors, commençons par avoir le courage de dire clairement ce à quoi nous faisons face. Cessons de parler pudiquement d’ « atteintes à la laïcité », il s’agit d’une « offensive islamique ». Cessons de parler vaguement de « signes religieux », il s’agit de voiles ou de vêtements islamiques.

C’est pourquoi nous avons le devoir de soutenir tous ces enseignants qui résistent, que le gouvernement prenne enfin la mesure de la situation, qu’il comprenne qu’à travers l’école, c’est un combat de civilisation et pour la civilisation qui se joue.

Nous le devons à la mémoire de Samuel Paty et à tous ceux qui vivent aujourd’hui sous la menace de subir le même sort. Merci d’être ici, merci pour Samuel Paty, merci pour tous ces professeurs qui résistent et surtout merci pour la France.

Photo de Marion Maréchal

Marion MARÉCHAL,
Vice-présidente exécutive de Reconquête,
co-fondatrice de l’ISSEP