Discours prononcé à Rome à l’occasion de la conférence organisée par Yoram Hazoni sur le National conservatism le 3 et 4 Février 2020

Introduction : le grand retour du conservatisme.

Je suis très fière d’être ici aux côtés des forces vives du conservatisme de notre époque.

Merci à Yoram Hazony de nous avoir réunis sous cette idée du conservatisme national.

Ce progressisme est devenu un antihumanisme qui combat les besoins de l’âme humaine. Ceux dont parle la philosophe Simone Weil: l’Ordre, la Liberté, l’Obéissance, la Responsabilité, la Hiérarchie, l’Honneur, la Sécurité. Tous ces besoins qui fondent l’être humain et sans lesquels il ne peut y avoir ni civilisation, ni émancipation, ni bonheur.

Cet antihumanisme combat l’Homme mais aussi son extension naturelle : la communauté et en particulier la communauté nationale.

Nous, conservateurs, savons, au contraire, que ni l’homme, ni la Nation ne peuvent se réduire à des constructions intellectuelles. Elles sont des réalités charnelles, linguistiques, culturelles, spirituelles.

La nature du conservatisme en général

C’est pour défendre cette réalité charnelle que nous sommes réunis ici, c’est ce qui nous unit au-delà de nos particularismes nationaux.

Aucun d’entre nous ne souhaite se contenter de léguer des dettes et des déchets à ses enfants.

Le conservatisme ne peut pas se contenter d’être un « oui, mais ». Il ne peut pas se contenter de ralentir la marche du progressisme. Il doit proposer un autre chemin.

Ce chemin est celui qui relie le passé à l’avenir, la Nation au monde, la société et la famille, l’économie et la politique, les échanges et les frontières, l’Homme et le bien commun.

Ils sont les observateurs passifs d’un soi-disant « sens de l’histoire » inexorable où le droit et l’économie régissent la société. Nous sommes les acteurs lucides d’un destin où l’Homme est le sujet de l’Histoire.

Nous sommes le réalisme quand ils sont l’idéologie, nous sommes la mémoire quand ils sont l’amnésie, nous sommes le temps long quand ils sont la prochaine introduction en bourse ou la prochaine élection.

Le conservatisme n’est pas un standard mais est ancrée dans un territoire

Derrière cette idée, nous voyons que le génie de chaque peuple a su traduire son aspiration à conserver dans une forme nationale singulière.

Nous le voyons au travers de différents gouvernements : Le conservatisme national de Donald Trump, l’illibéralisme du Premier ministre Victor Orban, le souverainisme  de Boris Johnson, le catholicisme national de Mateusz Morawiecki, le libéralisme-conservateur de Kurtz ou des tchéques.

Le conservatisme n’est pas un standard, c’est une disposition de l’esprit avant d’être une doctrine.

Alors vous allez me demander : Comment s’exprime ce conservatisme national en France ?

Le conservatisme en France

Dans ce grand moment conservateur, mon pays semble se faire désirer, lui qui a pourtant compté tant de grandes figures conservatrices, Bonald, Maistre, Montlosier, Chateaubriand, Balzac, Taine ou encore Le bon…

En réaction à l’événement métaphysique que fut la révolution de 1789,  les Français ont logiquement répondu par un conservatisme métaphysique. Un conservatisme romantique, poétique mais abstrait contrairement au conservatisme britannique. À quelques exceptions, comme l’époque gaulliste, le conservatisme français a souvent manqué de portée pratique.

La pensée révolutionnaire a gagné, et le « conservatisme », est devenu en France synonyme d’immobilisme, de rentre, d’esprit bourgeois voire de libéralisme.

L’ironie veut que le progressisme  trouve son origine dans notre propre tradition intellectuelle.

Edmund Burke décelait déjà dans la Révolution française les racines du mal qui nous ronge : Le Citoyen abstrait de la Révolution française, détaché de son terroir, sa paroisse, son métier, est une matrice du citoyen du monde !

Les Français pressentent qu’une démarche conservatrice est devenue une nécessité vitale.

Le mouvement des gilets jaunes n’est que la version spectaculaire d’une révolte française électoralement contenue, moralement culpabilisée et parfois même physiquement réprimée

Car qui mieux que les Français, aujourd’hui en Europe,  peuvent ressentir l’angoisse de perdre ce qui leur est cher, ce qui leur est familier, ce qui les singularise, ce qui les définit.

Ils se réveillent aujourd’hui devant leur nation affaiblie, appauvrie, endettée, facturée et ensauvagée.

Ils se réveillent dépossédés de leur patrimoine, de leur héritage matériel et, plus douloureux encore, de leur héritage immatériel.

Car l’âme française est aujourd’hui menacée de disparition.

L’âme française, c’est l’humour populaire de Rabelais, le cartésianisme/ « les idées claires » de Descarte, l’ironie  voltairienne.

Que reste-t-il de cet esprit français à l’heure du puritanisme d’importation, de l’obscurantisme islamiste et des délires idéologiques de l’indigénisme, du décolonialisme ou du néo-féminisme ? Qu’en reste -t-il à l’heure de la censure, de la restriction de la liberté d’expression, du terrorisme intellectuel généralisé?

La France c’est la fille ainée de l’Eglise.

Qu’en reste-t-il alors que mon pays se transforme en arrière-salle du salafisme, et devient le premier fournisseur européens de soldats pour Daesch ? Tous les jours en France des Eglises et des cimetières chrétiens sont saccagés et profanés  dans l’indifférence médiatique.

La France c’est la patrie des femmes et la patrie littéraire. Qu’en reste-t-il à l’époque de la théorie du genre, de l’écriture inclusive, du voile intégral et de l’effondrement de l’éducation ?

La France c’est aussi l’Etat-Nation, qu’en reste-t-il à l’heure de l’Union européenne avec son lot de fonctionnaires, de technocrates, de lobbys et de juges qui s’assoient sur les intérêts et la volonté populaire ?

La France c’est enfin une devise : Liberté, égalité, fraternité. De ces trois valeurs, la fraternité est la seule qui ne se décrète pas. La seule que la politique ne peut pas imposer. Parce que la fraternité est un sentiment. Je ressens de la fraternité pour celui auquel je me sens lié, dans lequel je me reconnais. Une Nation saine et vivace engendre naturellement de la fraternité. Il n’y a pas de démocratie possible sans fraternité car elle est la condition de la concorde et de solidarité.

Que reste-t-il de cette fraternité à l’heure où de nombreux territoires français sont en état de sécession culturelle ?  à l’heure où 150 quartiers français sont répertoriés comme étant aux mains des islamistes ? Qu’en reste-t-il à l’heure où des lobbys minoritaires font la loi ? à l’heure de la facture territoriale entre les métropoles et la périphérie ?

La France a-culturel, postnationale, islamisée, temple des droits illimités de l’individu, de la tyrannies des minorités, dépossédé de sa liberté souveraine sera-t-elle une plus grande civilisation, plus harmonieuse, plus ingénieuse que celle que nous avons façonnée jusqu’alors ?

J’en doute et le réel est chaque jour mon meilleur argument.

Répondre aux grands défis que 21ème siècle : fléaux progressistes et réponses conservatrices.  

C’est pourquoi nous sommes les mieux armés pour répondre aux principaux défis du 21ème siècle : l’explosion démographique , la fracture sociale, l’épuisement écologique, la révolution anthropologique et l’avenir de notre continent européen.

Permettez que je partage avec vous mon regard français sur ces défis. .

  1. L’avenir du continent européen

Je pose une première question, une question centrale pour nous européen : qu’allons-nous faire de cette Union européenne ?

L’idée de coopération européenne est une belle idée. Une idée souhaitable et utile. Mais l’Union européenne, ses institutions, son droit, son idéologie ont tué cette idée. L’UE n’est pas la convergence des forces européennes, elle n’est pas un outil de protection, elle n’est pas un levier au service de la puissance européenne. Elle est une machine anti-démocratique et sa commission est le bras armé de l’idéologie postnationale que nous combattons.

Il n’y aucune réforme à attendre de la commission européenne ou du parlement européen. Seuls les gouvernements nationaux ont la légitimité et les moyens d’écrire un autre destin pour l’Europe.

Seules de nouvelles coalitions de gouvernements peuvent engager un rapport de force efficace avec les institutions européennes. 

Voici la forme que pourrait prendre ce nouvel équilibre européen :

Une alliance latine entre La France Espagne, l’Italie notamment, qui tendrait la main à l’Est, vers les pays de Visegrad. Une nouvelle alliance qui ne romprait pas les liens avec les Britanniques et qui accorderait une place à la Russie que nous ne devons pas laisser seule dans son tête-à-tête avec la Chine.

Il n’y a pas d’autres solutions que de faire évoluer les traités sauf à voir se multiplier les Brexit.

Notre Europe doit défendre le patriotisme économique européen, le protectionnisme économique. Elle doit exiger la réciprocité des échanges avec les autres continents. Elle doit exiger que la commission respecte la subsidiarité, qu’elle cesse immédiatement de légiférer sur les sujets non stratégiques comme la culture ou encore l’éducation.

L’Union européenne est un processus d’uniformisation contraint et de mise en compétition des pays quand nous devons être une organisation de coopération autour d’intérêts communs. Nous ne devons pas chercher à parler d’une seule voix à mais entonner le même chant.

Pas besoin du Schengen actuel pour cela, pas besoin de cour de justice de l’Union européenne, pas besoin de flots de règlements et lois européennes en tout genre !

Arrêtons donc de nous épuiser sur projets utopiques et voués à l’échec comme la défense européenne ou l’impôt européen.

Concentrons-nous plutôt sur des projets d’avenir, ceux que nous devons mettre en commun : notre autonomie technologique, notre autonomie alimentaire, notre souveraineté numérique,  nos investissements d’avenir  comme la recherche ou le spatial, les nouvelles énergies notamment maritimes.

Les pays qui joueront un rôle au 21ème seront ceux qui assument une stratégie de puissance.

«  Un acteur ne peut savoir ce qu’il veut avant de savoir ce qu’il est ». Voilà pourquoi seule une Europe conservatrice  peut porter une stratégie de puissance. Car contrairement au progressisme, nous voulons défendre une civilisation et non un marché.

  • L’explosion démographique

Cette Europe conservatrice que nous devons construire doit pouvoir répondre au fait majeur des décénnies à venir : l’explosion démographique.

Une seule donnée à avoir en tête : d’ici 30 ans seulement, la population mondiale va augmenter de 2 milliards d’individus. En 2050, l’Inde aura 1,66 milliard d’habitants, la Chine 1,36 milliards, l’Afrique 2,5 milliards et nous ? nous, nous stagnerons à 500 millions d’habitants.  

Qu’est-ce que cela signifie ?

Que les grands mouvements de population auxquels nous assistons n’en sont qu’à leur début.

Que les Européens de souche, les Français en premier lieu, peuvent devenir rapidement minoritaires sur leur sol.

Que la crise des ressources, y compris alimentaire et énergétique,  va devenir de plus en plus aiguë. Que l’Eau, le pétrole et les terres exploitables vont être l’objet de toutes les prédations.

Les conservateurs ont le devoir de prendre des mesures drastiques face à ce phénomène, Nous n’avons pas d’autres choix que de reconstituer nos frontières. Pas d’autres choix que de protéger notre agriculture comme un secteur stratégique, pas d’autres choix que de chercher à produire au maximum sur place, Pas d’autres choix que baser notre puissance non plus sur le nombre mais sur l’ingéniosité, de renouer en cela avec l’esprit européen tel qu’illustré par la figure d’Ulysse. Nous devons compter sur la recherche, l’éducation, l’énergie, la science, l’indépendance militaire et la solidarité européenne.

  • La facture sociale 

Dans nos sociétés, ce ne sont pas seulement les systèmes qui faillissent, mais l’Homme lui-même qui va mal. En un temps infime à l’échelle de l’humanité, les différentes révolutions industrielles ont entrainé une véritable bascule civilisationnelle. Les ruraux sont devenus des urbains, les indépendants sont devenus des salariés, les propriétaires sont devenus des locataires, l’unité et les solidarités familiales ont laissé place à l’éclatement géographique et à l’isolement social, les métiers ont été remplacés par des fonctions dont les personnes ne perçoivent pas toujours le sens et l’utilité sociale.

Dans le monde ouvert des progressistes, la compétitivité passe nécessairement par la course au gigantisme : groupes internationaux, métropoles, organisations mondiales.

Nos sociétés sont malades de cette course au gigantisme. Des clivages nouveaux apparaissent alimentés par une facture sociale et territoriale due aux déséquilibres entre les grandes métropoles et la périphérie.

Les progressistes ont fait le choix de tout parier sur les grandes villes-monde internationalisées qui aspirent et concentrent les forces vives, une grande partie des investissements publics, la nouvelle économie, la finance, les grands projets culturels.

Oubliant au passage que la taille de ces villes sont la source de nombreux problèmes : pollution, insécurité, difficultés de logement, coûts de la vie.  

Se villes-monde et même mondialistes deviennent comme des îles au milieu de leur propre pays. Récemment, quatre métropoles Vienne, Varsovie, Budapest, Bratislava ont signé un pacte contre leurs propres gouvernements.

L’Europe est historiquement le continent des villes moyennes, durables, à taille humaine. Nous ne devons pas renoncer à ce modèle, vecteur d’équilibre et de cohésion sur les territoires.

  • Le grand épuisement écologique

C’est une évidence pour moi que l’écologie est un conservatisme. Désolé pour Greta.

 Préserver nos territoires, nos terroirs, notre biodiversité, nos paysages, cela devrait être le combat naturel des conservateurs.

Je n’ai pas envie de choisir entre les adeptes de Greta, collapsologues histériques, qui perçoivent l’homme comme un nuisible à éliminer ou les climatosceptiques, tout aussi idéologues, qui nient les dégâts engendrés par un modèle ultra-productiviste. 

Ne croyez pas à ce mantra : « à problème global, solutions globales », c’est un sophisme

stupide, comme « l’immigration est une chance ». Toutes ces COP sont des cirques coûteux qui brassent du vent et ne produisent que des déclarations d’intention. Attendre des consensus ou des gouvernements mondiaux sur le climat pour agir, c’est déresponsabiliser les nations et les citoyens. Qui imagine pouvoir agir seul sur le climat ?

EN revanche chacun peut agir à son niveau sur la disparition de la biodiversité, l’artificialisation des terres, le modèle d’hyper consommation, les déchets, les produits chimiques, la pollution des sols.

Il n’y aura pas de vrais société écologique sans s’appuyer sur la société civile et nos entreprises. Mais pour les impliquer, ils doivent sentir qu’il s’agit d’un combat local, immédiat, celui de leur territoire et non une abstraction mondiale détenue par les ONG.

L’État a aussi un rôle majeur à jouer en encourageant les modes de production et de consommation locaux. Quelle logique y-a-t-il à promouvoir un modèle où les produits sont fabriqués puis consommés à des milliers de kilomètres ? un modèle où des chômeurs achètent à des esclaves ?  où la prime est donné à celui qui respecte le moins de norme sociale et environnementale quand nous européens faisons toujours plus d’efforts à ce sujet ?

Je ne crois pas dans la fiscalité punitive, qui s’est montrée hypocrite, inefficace et injuste. Mais je crois à l’encadrement de grands acteurs qui ont un rôle déterminant. En la matière, les industries agro- alimentaires ont des marges d’amélioration.

Je choisis l’investissement dans la recherche, sans céder aux modes et aux lobbys.  Il faut un panachage des sources d’énergie et d’approvisionnement. Le récent brevet qui permettrait

de fabriquer des batteries presque éternelles à partir de déchets nucléaires est une bonne

nouvelle, mais toute découverte a ses effets pervers : ne nous leurrons plus, il n’y a pas de

solution miracle. Chaque territoire a ses atouts, ne soyons pas monomaniaques : on voit les

limites de l’électrique, qui devient polluant et nous place dans une forte dépendance vis-à-vis de la Chine pendant que la géothermie ou l’hydrogène sont sous-employés.

Le conservatisme doit agir via l’économie et la science pour porter son ambition écologique.

Elle doit porter ce combat, loin des lobbys, loin des effets d’aubaines, des éclats médiatiques, des grands messes internationales, d’une fiscalité punitive aussi inefficace qu’injuste.

Elle droit favoriser un modèle économique qui pousse à produire et consommer localement dans la mesure du possible. Pas de politique écologique possible dans un cadre de libre-échange sauvage où des chômeurs achètent à des esclaves.

Il faut encourager et investir pour les  avancées technologiques dans ce domaine, encourager la science et l’innovation, s’appuyer sur nos entreprises et la société civile.

  • La révolution anthropologique

Il est surprenant que l’écologie progressiste appliquée à la nature ne se pratique pas l’Homme.

Je vous disais tout à l’heure que le progressisme est un antihumanisme, car il heurte les besoins de l’âme humaine, car il cherche à le façonner à des fins idéologiques. Mais il ne s’arrête pas là. Il a détruit la sacralité de la vie humaine en la faisant entrer dans le secteur marchand. Il a transformé l’Homme et les produits humains en objet de consommation à acheter et à vendre. Les ventres se louent, les gamètes s’achètent, les embryons sont des cobayes.

L’Homme est devenu une simple construction sociale où le sexe, la filiation ne sont que le résultat du désir individuel, où le père et la mère sont des options interchangeables.

Cette révolution anthropologique ne fait que commencer. Déjà l’eugénisme réapparait et le transhumanisme se dessine.

Certaines nations tableront leur puissance sur l’eugénisme. Sommes-nous contraints au même choix ? Cela vaut-il la peine d’être puissant si cette puissance n’est pas mise au service d’une juste vision de l’Homme et de la société ?

Le génie européen ne tient-il pas  dans la dignité humaine que nous a inspirée notre substrat chrétien ?  

Les conservateurs se doivent de porter ce projet d’écologie intégrale qui allie préservation de la nature et la défense de la dignité humaine.

Ne choisissons pas de nous plier à l’ère du temps. Nous avons toutes les ressources, intellectuelles, historiques, civilisationnelles, médicales, techniques , pour relever ce défi qui n’est pas seulement éthique, mais anthropologique, social et éducatif.

Les progrès de l’Intelligence artificielle nous ouvrent des perspectives à la fois enthousiasmantes et inquiétantes.

À nous de mettre en place les conditions pour préserver et développer le cerveau humain face à la concurrence des machines. Les robots ne seront jamais des concurrents si nous nous attachons à cultiver notre humanité: le libre arbitre, le discernement, l’empathie et l’éthique.

Conclusion : ND de Paris

Chacun ici a encore en tête ces images terribles de Notre-Dame de Paris dévorée par les flammes. 8 siècles de civilisation ont failli disparaître sous nos yeux.

Ce jour-là, beaucoup de ceux qui avaient oublié ce que signifiaient profondément être Français s’en sont souvenus.

Certains ont pleuré. Beaucoup même.

Certains ne parvenaient pas à décrocher les yeux des écrans, refusant d’y croire.

D’autres encore se sont spontanément mis à prier. On a ainsi assisté à d’incroyables scènes dans les rues de Paris . Des groupes se sont rassemblés mettant genoux en terre pour entonner chants et cantiques.

Devant ces flammes, durant quelques heures, les Français ont ressenti ce besoin intense de conserver.

Et l’émotion ne s’est pas arrêté là.

Car si le toit est parti en fumée, les fondations, elles, ont tenu. Par miracle, tout ce qui était essentiel a été sauvé : les reliques, les statuts de saints, les vitraux. Même le fier coq gaulois dressé en haut de la flèche fut retrouvé quasiment intact après l’effondrement de la flèche.

Certains ont vu dans cet événement un symbole : celui de notre société mourante.

D’autre un avertissement appelant au réveil face à la vulnérabilité de notre héritage. Moi je préfère y voir une promesse d’espérance : Celle des fondations toujours debout de notre civilisation malgré les périls de l’époque. Et un appel : celui à reconstruire ce toit qui nous protège et cette flèche qui nous relie au ciel.

Merci pour votre attention.

Lien vers le discours en vidéo