Bonjour à tous,
En ce 23 juin 2023, je suis fière, cinq ans après la création de l’ISSEP et ses 500 étudiants formés, de créer ma deuxième école, au service d’un parti cette fois, Reconquête !
Ce n’est pas un hasard, et je dirais même que c’est consubstantiel à notre vocation politique : il n’y a pas, il n’y aura pas de victoire électorale sans victoire idéologique, de reconstruction nationale sans refondation intellectuelle, il n’y aura pas de changement sans l’émergence d’une nouvelle élite politique bien formée.
Vous l’aurez compris, c’est un moment important dans la vie de notre jeune mouvement et je vous remercie pour votre présence nombreuse. Merci à Éric et merci à Mathieu Bock-Côté qui nous fait l’honneur de sa présence en tant qu’invité extérieur et qui partagera avec nous son analyse du clivage droite gauche dans quelques instants.
Un clivage que nous considérons comme structurant, déterminant et qui le sera de plus en plus à mesure que l’identité s’imposera comme nouveau paradigme.
C’est ce qui se passe sous nos yeux partout en Europe où l’union des droites se constitue, ou se reconstitue, autour de la question de l’immigration et de l’identité. Des partis de centre droit renoncent à leurs alliances contre nature avec la gauche pour construire des coalitions avec des partis conservateurs proches de notre ligne. Nos amis italiens, espagnols, polonais, hongrois, suédois, finlandais nous montrent le chemin de la victoire. Nous avons hâte de pouvoir travailler à leurs côtés au Parlement européen en juin prochain.
Pourquoi créer une école des cadres ?
Durant bien trop longtemps, les partis de droite se sont désintéressés de cette mission de formation, là où la gauche continuait de faire émerger ses jeunes pousses au sein de leurs syndicats étudiants.
Cet abandon fut lourd de conséquences. Les écoles des cadres sont traditionnellement les lieux de détection et de progression des jeunes talents. Ils sont les lieux de fixation de la doctrine et de transmission du socle idéologique commun.
Incapable de renouveler les hommes et les femmes, cette droite fut logiquement incapable de renouveler ses idées. Encore aujourd’hui, les logiciels éculés comme les vieilles habitudes ont la vie dure. Encore aujourd’hui cette droite reste empêtrée dans son cordon sanitaire et se contente, sur bien des sujets, de n’être qu’une gauche alternative avec 20 ans de retard.
La création de Reconquête! est aussi une réponse à cette défaillance. Nous sommes déterminés à faire émerger une nouvelle offre et une nouvelle génération à droite.
Alors que le bloc philippo-macronisme érige en vertu l’absence de vision, alors que les LR acceptent depuis quarante ans la soumission à la pensée de gauche au désespoir de leurs ultimes électeurs, alors que le RN recule dorénavant devant tous les sujets clivants, il est grand temps, urgent même, face à l’émergence d’une nouvelle gauche postnationale et islamo-gauchiste de poser les fondations d’une vraie pensée de droite. Une vision de droite civilisationnelle dans le prolongement de notre campagne présidentielle qui fut la première étape de la reconquête des cœurs et des esprits.
C’est le sens du nom que nous avons choisi pour notre école des cadres : l’Institut 2050.
Un nom qui résonne comme un objectif et un engagement.
Un objectif d’abord, celui d’avoir changé le cours politique d’ici 2050, car, à cette date, dans un peu plus de 25 ans, les Français pourraient être minoritaires dans leur propre pays si la folle politique migratoire que nous subissons n’est pas radicalement stoppée. Conjurer le grand remplacement en cours, c’est le défi vital et historique que notre pays doit relever et c’est notre priorité assumée.
Un engagement ensuite : Penser la France en 2050, c’est construire un projet pour la prochaine génération et pas seulement pour la prochaine élection.
C’est pourquoi notre combat va au-delà de l’électoral et tend aussi vers le culturel : déplacer la fenêtre d’Overton, imposer des thèmes et des mots, inverser la charge de la culpabilité, c’est ce que nous avons tâché de faire durant toute cette année en parallèle de nos campagnes électorales. Toutes ces batailles culturelles nous les mettons au service du réarmement moral et politique des Français face à la propagande et l’intimidation permanente de la gauche au travers des médias, de l’école et de l’université ou encore de la culture.
Nous en avons fait plusieurs fois les frais cette année. « Pas de récupération » est devenu le nouveau « pas d’amalgame » comme l’a si bien analysé Matthieu. Cette injonction insupportable qui a pour but de nous interdire de révéler, dénoncer ou analyser politiquement ce qui n’a plus rien d’un fait divers, mais est devenu un véritable phénomène de société : l’ensauvagement lié au désordre migratoire. Nous n’avons pas cédé bien sûr et nous continuerons de clamer cette vérité que beaucoup continuent de vouloir ignorer.
« Rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation », disait le philosophe Gustave Thibon.
Nous formons nos cadres pour aiguiser leur esprit critique, pour les faire échapper à la cécité du conformisme, les libérer des dogmes du politiquement correct avec une exigence, celle de la crédibilité et du réalisme au service d’une vision pour la France et les Français.
Et je dois dire que le défi est abyssal, car face à la gauche de déconstruction, il ne s’agira plus seulement de conserver, car on ne peut conserver ce qui a été détruit, mais de reconstruire.
Leur œuvre de déconstruction est déjà bien avancée. Nous la voyons chaque jour sous l’appellation de wokisme :
- Déconstruire la nation et la philia par l’immigration et le multiculturalisme, Déconstruire la langue par l’écriture inclusive,
- Déconstruire la biologie par la théorie du genre
- Déconstruire la nature sacrée et la dignité de l’Homme par la marchandisation des enfants et de la maternité via les mères porteuses
- Déconstruire l’Histoire par le déboulonnage de nos statues
- Déconstruire la littérature par la réécriture de nos chefs-d’œuvre
- Déconstruire l’autorité partout où celle-ci a un rôle structurant de l’école à l’institution judiciaire.
Face à cette nouvelle entreprise révolutionnaire, le centre philippo-macroniste est tantôt inerte, tantôt complice.
Face à la déconstruction, c’est bien un projet de civilisation qu’il nous faut, autrement dit une vision politique qui protège, vivifie et transmette tous les traits qui font la singularité et le génie français et européen; qu’il s’agisse du peuple, des outils de sa liberté et de son indépendance, de ses traditions, sa langue, de sa puissance dans le jeu mondial, de ses mœurs, ses valeurs et principes, de sa vision de l’Homme, ses techniques, sa science ou de son sens esthétique.
Alors comment ? Par la formation justement, c’est l’objet de notre présence ce jour.
La décivilisation dont on parle souvent, c’est d’abord une petite fille et sa grand-mère jetées à terre à Bordeaux, une femme de 83 ans violée en Île-de-France, un jeune homme roué de coups gratuitement aux cris de « sale blanc » à Nice, mais, c’est aussi l’effondrement du savoir et la connaissance. C’est la disparition de l’excellence. C’est la censure plutôt que la liberté, c’est l’anathème plutôt que le débat.
C’est le délitement de tout ce qui cadre, régule, discipline les passions humaines.
C’est la rupture du consensus sur les valeurs qui organisent notre vie en société et nous permettent de cohabiter pacifiquement les uns avec les autres.
C’est la confusion entre le beau et le laid, le bien et le mal, le vrai et le faux. C’est le refus même de ces distinctions.
Sur fond d’ignorance et de relativisme, l’obscurantisme, les idéologies, le sectarisme, le fondamentalisme islamique pénètrent comme dans du beurre.
Nous le voyons chaque jour dans nos écoles, mais nous le voyons aussi en politique.
Apprendre est un remède pour nos sociétés malades et un préalable à toute forme de pensée construite.
C’est le sens du logo de l’institut 2050 qui aurait pu être soufflé par Frédéric Mistral. « Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent le plus haut », disait-il.
Nos racines s’abreuvent d’abord aux sources de notre héritage français et européen.
Même si l’air du temps nous donne l’illusion d’être libres de toute attache, nous inventons rarement, nous héritons souvent. Et contrairement à ce que pense la gauche, ce n’est pas en pulvérisant toutes les attaches, en particulier familiales et nationales que l’on s’émancipe, mais, c’est au contraire en s’appuyant sur ce que nous recevons de ses liens que nous pouvons atteindre un libre choix.
Le rôle de la politique est bien d’éviter la rupture de transmission pour tirer le meilleur des lois, des traditions, des sciences, des classiques, des richesses de l’esprit qui nous ont précédés et dont nous sommes les dépositaires.
Apprendre à travers l’histoire tout ce que l’expérience du passé nous invite à ne pas reproduire, apprendre à travers la littérature les invariables passions humaines, apprendre à travers la philosophie les profondeurs de l’existence, apprendre à travers la géopolitique, les permanences des peuples et des civilisations, apprendre à travers l’économie la subtile relation entre l’homme et son travail, permet de faire la différence entre un gestionnaire d’affaires publiques et un homme d’État.
Nous avons cette ambition pour nos cadres. Les aider à se forger une vision capable de distinguer le réel du mensonge, l’essentiel de l’accessoire, de passer du principe à l’application, de la conquête à l’exercice du pouvoir.
Après 15 mois d’existence, nous avons fait le choix d’une formation interne en priorité, qui se déclinera localement partout en France. Nous mettons à la disposition de nos fédérations un programme à la carte avec de grandes lignes directrices : la défense de nos racines identitaires, la lutte contre l’immigration anarchique et le wokisme, la réindustrialisation et la revalorisation du travail, la bonne gestion de la dépense publique, le renforcement de l’autorité de l’État, et avec une stratégie, l’union des droites et le refus d’opposer les « élites et le peuple ».
Nous avons la chance d’avoir trouvé toutes les compétences et expertises au sein de notre mouvement pour assurer ces formations. Ce capital humain est une de nos grandes forces.
Nous associerons bien sûr régulièrement des intervenants extérieurs comme nous le faisons ce soir avec Mathieu Bock-Côté, comme nous l’avons fait à nos dernières UDT en présence notamment d’Éric Nauleau, d’Elisabeth Levy et de Jean Sevillia ; Ou encore, lors de nos conférences, l’une sur les violences d’extrême gauche, à laquelle participèrent Thibaut de Montbrial et Andy Ngo, l’autre sur la légalisation de l’euthanasie avec plusieurs médecins et experts français, belges, canadiens et néerlandais.
Ces conférences n’étaient que les premières d’une longue série. Nous tiendrons cet engagement d’être une boussole idéologique dans le paysage politique français.
Je remercie Éric pour sa confiance, lui dont je connais l’attachement au débat et aux idées.
Avec Reconquête ! et son Institut 2050, nous sommes déterminés à agir sur l’avenir de notre pays. Car n’oubliez jamais : L’avenir ce n’est pas ce qu’il va se passer, c’est ce que nous allons faire.