Je suis très heureuse de participer à cette première édition de la Convention de la droite. Je ne crois pas du tout, contrairement à ce que certains ont déclaré aujourd’hui, que tout soit écrit par avance. Je ne crois pas d’ailleurs, au sens de l’histoire de manière générale. Bien au contraire, je crois que le grand basculement politique, auquel nous aspirons ici ensemble, s’opérera précisément par ce type d’initiative, et par la multiplication des îlots de résistance au sein de la société civile.
On a régulièrement parlé d’Antonio Gramsci aujourd’hui, en faisait référence à sa théorie de l’hégémonie culturelle. Antonio Gramsci a écrit un texte magnifique qui s’appelle « Je hais les indifférents ». Je crois que nous devrions relire ce texte. Il n’y a pas d’un côté, ceux qui parlent, et de l’autre ceux qui font de la politique. Ici, nous sommes des actifs, nous venons précisément combattre les indifférents et les passifs. N’attendons pas une future victoire institutionnelle pour prendre nos responsabilités et nous engager. Elle viendra, bien sûr, mais uniquement si nous l’avons préparée, et cela demande beaucoup de temps, et beaucoup de méthode.
N’attendons pas que l’État nous sauve ! Aujourd’hui, il est phagocyté par une idéologie et des intérêts contraires à l’intérêt national. N’attendons pas non plus l’homme providentiel ! L’homme et la femme providentiels, c’est chacun, et c’est chacune d’entre vous, là où vous êtes, pour agir dans le sens de vos convictions et des intérêts du pays. Comme le font aujourd’hui l’Incorrect dans les médias, Racines d’Avenir en politique, et le cercle Audace avec l’entreprise, en organisant cette convention.
Comme nous le faisons, mon équipe et moi-même, avec l’ISSEP, en contribuant à former une nouvelle génération de dirigeants au service de leur pays.
Je ne crois pas qu’il failleattendre notre rédemption des seuls partis politiques. Créons des associations, montons des écoles, entreprenons français, consommons français, apprenons notre Histoire, défendons notre langue, sauvons tout ce que nous pouvons sauver. La France c’est nous, elle vit en nous, elle existe par nous et elle existera demain par ce que nous aurons su recevoir et transmettre. Alors bien sûr, j’entends les impatiences et les frustrations, j’entends ceux qui veulent agir, pressés par le temps, angoissés par les maux qui nous frappent et s’accélèrent.
Mais qui peut sincèrement imaginer que nos idées arriveront au pouvoir sans avoir préalablement brisé les barrières partisanes d’hier ? C’est ce que nous commençons aujourd’hui à faire, avec la présence assez inédite dans un même évènement public, et je les en remercie, d’élus venant des Républicains, et d’élus venant du Rassemblement National entre autres.
Avons-nous véritablement d’autres solutions que de reconstruire et de réunir, par une vision de l’homme et de la société́ ? Certains disaient que la métapolitique n’avait aucun intérêt, mais d’où̀ partons-nous ? Cela fait trente ans, objectivement, que la droite ne réfléchit plus, ne raisonne plus et n’a plus grand-chose à̀ proposer. Je suis convaincue que ce travail des idées, est un préalable indispensable à la victoire politique !
Existe-t-il vraiment une autre voie que de passer par les cœurs et les intelligences des hommes de bonne volonté ? Nous devons bâtir sur le roc, pas sur des coups médiatiques, par les idées, par les loyautés, par les réseaux, par des élus locaux, par des soutiens financiers, culturels, intellectuels et il y en avait beaucoup aujourd’hui, par la confiance des entreprises, par l’appui des hauts fonctionnaires qui auront la capacité́ de réformer l’État, et, bien sûr, par des alliances en Europe.
Pour y parvenir, la première étape, c’est celle que nous avons conduite ensemble aujourd’hui, c’est de rompre définitivement avec la droite des experts comptables, ce champ de ruines idéologiques qui n’a comme seule obsession que d’apparaitre moderne. Je finis par me dire qu’ils ont totalement oublié les penseurs, dont ils sont pourtant censés être les héritiers, et je pense notamment à̀ cette phrase célèbre de Gustave Thibon qui disait : « Être dans le vent, voilà̀ l’ambition d’une feuille morte. »
Ici, nous avons de bien plus grandes ambitions. Ce ne sont pas seulement des ambitions de droite, ce sont des ambitions françaises. La première, pour pouvoir avancer, étant déjà̀ de ne pas se laisser intimider, au pays de la raison, par tous les délires politico-médiatiques du temps. Il n’est pas simple, disons-le, de faire preuve simplement de bon sens face à̀ une actualité́ qui est devenue un véritable Gorafi géant. J’exagère à peine et je sais que chacun d’entre vous a en tête des exemples pour illustrer le propos que je viens de tenir. Voici une semaine que le chef d’État canadien s’excuse, de s’être déguisé en Aladin il y a plus de 20 ans sous le regard jubilatoire des associations antiracistes. Les féministes, quant à elle, organisent un salon à Paris, pour dénoncer l’hétérosexualité « comme régime politique ». Et pendant ce temps, Agnès Buzin, ministre de la santé, explique sur un plateau « qu’un père peut être une femme oumême une grand-mère » dans le cadre du débat sur la PMA.
Et je ne vous ai servi que le menu de la semaine !
Nous pouvons débattre éternellement sur les clivages les plus judicieux à investir politiquement, mais à la lumière de l’actualité, le plus évident est bien celui-ci : « idéologie contre réalisme !»
Nous avons une grande responsabilité́ devant l’Histoire : face à̀ tous ces délires du camp progressiste, le camp des réalistes que nous sommes à le devoir de se concentrer sur les choses importantes, et précisément sur les grands défis du siècle qui vont déterminer l’avenir et le bien-être de notre peuple.
J’ai arrêté cinq grands défis sur lesquels, selon moi, se jouera la place de la France au XXIe siècle : le grand remplacement, le grand déclassement, le grand épuisement écologique, le grand basculement anthropologique et le grand affrontement des puissances.
Le premier grand défi, le plus vital, est le grand remplacement. Ce compte à rebours démographique qui nous fait déjà̀ entrevoir la possibilité́ de devenir minoritaire sur la terre de nos ancêtres, avec pour corollaire le grand ensauvagement d’une société́ multiculturelle qui se veut fracturée et violente. Face aux droits des minorités, nous devons opposer fermement notre droit à la continuité́ historique, notre droit au primat de notre culture française sur les cultures étrangères, avec tout ce que cela implique.
Je partage ce que disait Gilles-William Goldnadel à cette tribune, qui exprimait l’idée que nous avions gagné́ cette bataille culturelle puisque dorénavant, même Emmanuel Macron qui, je le rappelle, à l’époque avait défendu la politique migratoire d’Angela Merkel, même lui se sent obligé d’envoyer des signaux pour expliquer qu’il comprend la souffrance des Français sur ce sujet, et qu’il souhaite y remédier.
Je vous demande d’être attentifs parce que derrière ces mots fermes, il n’y aura aucune véritable rupture s’il n’y a pas de réforme de la Constitution, s’il n’y a pas une refonte totale du code de la nationalité́ [ française], s’il n’y a pas de réforme de la politique sociale et de dénonciation d’un certain nombre de traités internationaux, le tout en parallèle, et je vais dire un « gros mot », de la mise en place d’une politique nataliste, car je ne crois pas, et je ne crois pas que vous adhérez non plus à l’idée, que les peuples soient interchangeables. Et bien que je crois fondamentalement à l’assimilation, je pense qu’il faut des conditions pour que cette assimilation fonctionne, et je pense en premier lieu, que pour s’assimiler, il faut s’assimiler à quelqu’un et à quelque chose.
Le deuxième défi qui est largement d’actualité́, c’est le grand déclassement, celui que subit la France périurbaine et rurale, mais pas seulement. C’est aussi celui dont souffrent une partie des grandes villes, en proie à̀ l’insécurité́. Combien de jeunes diplômés dans cette salle peinent à se loger ? ou à trouver un travail décemment rémunéré dans les métropoles ?
Cette situation est le résultat d’un choix économique. La plupart des efforts ont été tendus ces dernières décennies vers la nouvelle économie : financière et de service, liées à la NBIC, concentrée dans les métropoles. Nos gouvernants ont renoncé à porter une stratégie pour l’économie plus traditionnelle, pourtant grande pourvoyeuse d’emplois : l’industrie, l’agriculture et l’artisanat.
Trois axes pourraient être investis face à̀ ce phénomène de la France à deux vitesses qui se développe : baisser le poids des impôts et des taxes, mettre fin à̀ une spoliation étatique qui freine et fragilise prioritairement l’économie non délocalisable. Ce qui impliquera nécessairement de recentrer l’État sur ses fonctions régaliennes. Il faudra également réguler la concurrence internationale en imposant davantage la voix française, j’y reviendrai plus tard, dans les négociations commerciales de l’Union européenne. Il faudra également,et j’insiste sur ce point, lancer une nouvelle politique d’aménagement du territoire. Soyons ambitieux, plus ambitieux que les progressistes aux affaires. Eux visent la France des vingt métropoles, la France des vingt villes-mondes (…). Je pense que nous pouvons, au contraire viser la France des cent villes, miser sur les villes intermédiaires pour remailler l’emploi sur le territoire et désengorger des métropoles devenues économiquement inaccessibles. Pour cela, nous devons mieux répartir les crédits publics sur l’ensemble du territoire, investir plus équitablement dans les infrastructures publiques, mieux répartir les crédits de soutien à l’innovation et à la culture, inciter l’installation des entreprises, assurer l’accès au numérique, maintenir les petites lignes ferroviaires.
Le troisième défi est le plus omniprésent dans le débat public. Il s’agit du grand épuisement écologique. C’est vrai, notre environnement est épuisé par un modèle productiviste, imposé, et c’est là d’ailleurs la grande incohérence des écologistes, par la pression de la concurrence mondiale, et un modèle de consommation devenu internationalisé. Des paysans qui se suicident, des champs devenus stériles à force de produire, des écosystèmes qui disparaissent, saturés de déchets et de produits chimiques. Ce modèle est de surcroît un échec économique. Pour la première fois de son histoire, un rapport du Sénat annonce que d’ici 2023 la France pourrait importer davantage de produits agricoles qu’elle n’en exporte. Je l’affirme aujourd’hui : l’écologie en réalité́, est un conservatisme. Préserver des paysages, préserver des terroirs, préserver des modes d’alimentation, tout ceci est un combat identitaire. C’est nous qui sommes légitimes pour porter ce combat, loin des lobbys, loin des effets d’aubaines, des éclats médiatiques, des grands messes internationales, d’une fiscalité́ punitive aussi inefficace qu’injuste. Ce ne sont pas les internationalistes libre-échangistes à la Macron ou les zadistes antinucléaires qui pourront répondre de manière cohérente à ce grand défi. Nous sommes les plus légitimes à proposer des modelés économiques alternatifs qui encouragent à produire et à consommer local: permaculture, biomimétisme, recyclage, système naturel de dépollution, création d’algoplastique. Quand je vois toutes ces innovations technologiques qui avancent, je suis très loin du catastrophisme ambiant (…), bien au contraire, je suis incroyablement optimiste sur ce que la science va nous permettre de révolutionner en termes de production et de consommation pour, demain, mieux respecter la nature.
Mais tout ceci ne peut fonctionner que dans une logique de consommation locale, fondée largement sur l’initiative entrepreneuriale, et dans le cadre, évidemment, de frontières protectrices.
L’actualité législative nous conduit au quatrième défi: le grand basculement anthropologique, qui n’est pas sans lien, d’ailleurs, avec la question écologique que je viens d’évoquer. Je ne saurai dire mieux que Soljenitsyne ce qu’il déclarait à ce sujet: « L’Homme tel que nous l’avons toujours connu était le sujet de l’histoire, aujourd’hui il se transforme en copeau du progrès technique. Le progrès technique a toujours eu tendance à entamer la nature, aujourd’hui il commence à entamer la culture et l’homme ».
Ainsi le progressisme devient-il un antihumanisme en transformant une économie de marché en société de marché. Dans ce temps de la consommation, les désirs deviennent des droits, tout s’achète et tout se vend, de l’utérus à l’enfant. Pardon pour ceux qui nous qualifient de bio-conservateurs, mais j’admets humblement que je souhaite pour ma fille une société dans laquelle l’enfant ne soit pas un produit à acheter, à commander, à consommer, à jeter même s’il déplaît. Je ne souhaite pas être en tant que femme devenir à louer. Je dois dire que je goûte assez peu la promotion qui a été faite ces dernières semaines de la PMA mais aussi de la gestation pour autrui, que je trouve profondément choquante. Je le dis avec beaucoup de force : je trouve profondément indécent, que des couples qui sont allés à l’étranger sciemment violer la loi française, louer le ventre d’une femme, acheter un bébé, reviennent aujourd’hui avec cet enfant dans les bras, se défaussent de leurs responsabilités et nous accusent, nous, d’être inhumains à l’égard de leur famille et de ne pas défendre les droits de l’enfant.
Une chose est sûre, il ne faut pas se voiler la face, l’eugénisme et l’intelligence artificielle sont les prochains terrains de compétition des grandes puissances. La France a longtemps et souvent inspiré le monde. Elle a encore un grand rôle à jouer dans ce domaine: en servant d’éclaireur, en portant une société qui respecte la dignité humaine, qui refuse la marchandisation de l’homme et de ses produits, qui préserve et développe le cerveau humain face à l’expertise des machines. Les robots ne seront jamais des concurrents si nous nous attachons à cultiver notre humanité: le libre-arbitre, l’intelligence transversale, l’empathie et l’éthique. La réponse se trouve dans l’éducation: l’éducation à l’esprit critique, au raisonnement, à la culture générale, à la mémorisation aujourd’hui malmenée dans notre modèle scolaire. La France a toutes les ressources, intellectuelles, historiques, civilisationnelles, médicales, techniques , pour relever ce défi qui n’est pas seulement éthique, mais anthropologique, social et éducatif. Nous avons rayonné pour l’égalité, pour la liberté, pour la démocratie, nous devons aujourd’hui rayonner pour le grand combat de la dignité humaine.
Enfin, le [dernier] défi, et non des moindres, le grand affrontement des puissances. La fin de l’histoire n’a pas eu lieu. Aujourd’hui des nations, autrefois en sommeil, réinvestissent le jeu mondial, la Chine, et plus largement l’Asie, mais aussi la Russie, deviennent de plus en plus offensives, quand les États-Unis défendent bec et ongles leur place. Le gouvernement ne semble pas comprendre que l’économie est aujourd’hui devenue le nouveau terrain d’affrontement des superpuissances. Il semble, comme les pacifistes en 1940, ne pas vouloir regarder et affronter l’adversité où elle se trouve: augmentation démographique mondiale , espionnage industriel, captation des entreprises stratégiques par l’étranger, mutation de l’actionnariat et délocalisations massives, hégémonie des GAFA sur nos données, nouvelle guerre du droit et du dollar, colonisation des terres agricoles et captation de nos ressources.
L’énarchie des années 2000 actuellement aux commandes, avec son logiciel des années 90, n’a pas d’autres ambitions pour notre nation que de devenir une nation de second rang, un protectorat américain, un musée à ciel ouvert pour tourisme de masse, cantonnée à une économie de service.
Pourtant, avec un peu de méthode, de courage et de patriotisme, nous pouvons retrouver une ambition de puissance. Il nous suffit d’avoir la force de gouverner et de concentrer nos efforts sur ce qui garantit notre indépendance et notre influence. Pour atteindre cet objectif, nous devons notamment miser sur trois éléments majeurs:
- Une armée de qualité. J’entends par là notre capacité de projection et notre industrie de défense si nous souhaitons avoir les moyens d’une diplomatie d’équilibre.
- Notre territoire, notre géographie et la francophonie qui nous offrent aujourd’hui des opportunités exceptionnelles, mais inexploitées, et qui peuvent être un avantage géostratégique considérable.
- L’échelle européenne, enfin. Je m’attarde un peu sur ce sujet, car je sais qu’il fait très largement débat à juste titre d’ailleurs, dans nos familles politiques. Je ne suis pas de ceux qui défendent bec et ongles l’Union européenne, et je suis la première à admettre volontiers que c’est un projet mal pensé, mal conçu et philosophiquement délétère. Néanmoins, en politique, c’est le terrain qui commande, et le terrain a créé aujourd’hui des dépendances mutuelles dont il est difficile de se départir sans avoir préalablement reconstruit un certain nombre de choses au niveau national. Je vous le dis aussi très sincèrement, je ne crois pas une seule seconde que la réforme tant espérée, tant défendue, y compris par les européistes, passera par la Commission européenne ou par le Parlement européen. La réforme de l’Union européenne passera par des stratégies d’alliances gouvernementales, en vue de rééquilibrer le rapport de force avec l’Allemagne. C’est là aussi où je suis très optimiste, puisque c’est la France qui a la clé du destin européen.
C’est bien nous qui avons la clé ! Depuis que l’Union européenne existe, la France n’a quasiment jamais été mise en minorité sur un texte qu’elle ne voulait pas. La réalité, c’est que notre servitude a toujours été volontaire, les gouvernements successifs ont voulu accompagner, défendre, militer pour les politiques européennes qui se font aujourd’hui contre les intérêts français. Nous avons les moyens, plus que quiconque au sein de l’Union Européenne, de renverser ce système de l’intérieur: nous sommes membre fondateur, après le départ du Royaume-uni nous avons la plus grande armée européenne, nous sommes le seul membre permanent de l’ONU, les seuls à avoir la bombe nucléaire, nous sommes la deuxième économie, contributeur net, et nous sommes une puissance universelle qui voit bien au-delà des frontières Européennes. Nous avons toutes les cartes pour ne plus être la victime, mais le moteur de cette institution. Si nous exigeons demain que la commission se cantonne aux sujets communs stratégiques, comme la souveraineté numérique ou la réciprocité dans les échanges internationaux, nous pouvons obtenir gain de cause. Encore faut-il être capable de défendre les intérêts français jusqu’au bout.
Je le répète, puisque certains ont tenu un discours un peu différent aujourd’hui, je suis très optimiste ! Je suis très optimiste, parce qu’en regardant, en analysant tous ces sujets, je vois des voies de rédemption, je vois des axes à travailler, je vois des réponses politiques à apporter, et je ne vois absolument rien d’inéluctable. Néanmoins,Je vois un obstacle, peut-être le principal d’ailleurs, celui qui se trouve dans cette petite musique du renoncement, cette tentation permanente du désespoir, ce sentiment de fatalité d’un combat déjà perdu ! Nous sommes censés être le camp des réalistes. Nous sommes censés être le camp des conservateurs. Nous sommes censés être les défenseurs de la nation, de la famille, de la tradition, de l’autorité. Nous sommes le camp de l’expérience. Nous ne sommes pas le camp de la table rase. Nous avons l’humilité de nous retourner, et de regarder ce qui a été fait par nos ancêtres, de juste, de bon et de vrai, pour tenter d’en tirer les leçons, et les transmettre à notre tour, humblement à l’échelle de notre civilisation.
Ne soyons pas infidèles à notre Histoire en nous abandonnant à cette facilité. Vous qui êtes des Français patriotes, vous savez mieux que quiconque que la France a connu, c’est vrai, de terribles chutes. Mais elle a aussi et surtout vécu d’incroyables et sublimes résurrections. Je comprends évidemment qu’il puisse y avoir du doute, mais je ne comprends pas du tout qu’on puisse perdre espoir.
Où serions-nous si les Français avaient perdu espoir, après le traumatisme de 1870, la saignée de 17 ou la défaite de 40 ? Sûrement ont-ils douté. Et pourtant à chaque fois, ils ont démenti l’avenir sombre qui semblait se profiler. Nous, Français, sommes d’une certaine manière, condamnés à l’espoir. Pas un espoir béat et attentiste mais un espoir d’action. Car les idées justes se renforcent à l’épreuve de l’action. Alors agissons, agissons au-delà de nos petits intérêts catégoriels, agissons chacun où nous sommes, selon nos talents et nos passions. Et Demain, j’en suis intimement convaincue, nous serons au pouvoir.